sábado, 30 de maio de 2015

Lecture

« Un livre vaut à mes yeux par le nombre et la nouveauté des problèmes qu'il crée, anime ou ranime dans ma pensée... J'attends de mes lectures qu'elles me produisent de ces remarques, de ces réflexions, de ces arrêts subits qui suspendent le regard, illuminent des perspectives et réveillent tout à coup notre curiosité profonde. »

Paul Valéry | Extrait du Tome I de ses Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade.

sexta-feira, 29 de maio de 2015

Des notes

Les jours du travail sont semblables. Vélo, travail, maison. Les mardis et les jeudis, je me réveille plus tôt pour arriver à sept heures à la classe de français. Les autres jours, je me laisse réveiller sans réveil. Mais je ne me réveille pas tard, juste je ne me force pas à me réveiller avant mon corps. Le chemin que je fais à la classe - et après la classe, au travail – c'est tellement tranquille que je l'ai adopté presque tous les jours.

Hier soir, la balade à vélo habituelle des jeudis. Il y avait parmi les cyclistes un petit-être-l'enfer-c'est-les-autres qui laissait jouer des musiques à un volume élevé de quelque gadget infâme. Quelle tragédie. Je suis allé pour loin de lui. Pédaler est une activité silencieuse et méditative, malgré le bruit que la ville elle-même crée.

(À relire Alice Munro. Magnifique.)

quinta-feira, 28 de maio de 2015

Photo du jour


Des notes clairsemés

J'ai pris un livre au hasard. Je suis à lire des autres livres mais, parfois, je veux une autre chose, je veux quelque chose de différent. Il était un livre de Alice Munro. J'ai ouvert au hasard, aussi, et un conte commençait d'une façon très interessante... je ne pus pas laisser le livre.

Sur ma table de travail, il y a des souvenirs de voyages, miennes et celles des autres. Mes collegues de travail apprécient les apporter pour moi. Il y a un sabot, une petite tour Eiffel, une cabine téléphonique anglaise, une tasse émaillé de Ceský Krumlov, une tasse avec La Joconde, une tasse d'une eau-de-vie brésilienne.

quarta-feira, 27 de maio de 2015

Des notes perdues

Toujours maison-boulot-maison à vélo. À la télé, je regarde une petite partie du "Giro d'Itália". Récemment, j'ai vu quelques films françaises - à des jours différents. "Les garçons et Guillaume, à table!", à propos des incertitudes sexuelles de Guillaume, comédien et réalisateur. "La grande boucle" sur un homme qui réalise son rêve de prendre part dans Le Tour de France. "Vous n'avez rien encore vu", un filme où les comédiens jouent le rôle d'eux-mêmes, à regarder et à jouer - en même temps - une pièce de théâtre sur Orphée et Eurydice.

segunda-feira, 25 de maio de 2015

Apollinaire

Mai

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?


Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales fleuris sont comme ses paupières


Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment


Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes


Guillaume Apollinaire | Alcools, 1913

View from Urbar (left side of the river Rhine) onto the Loreley-rock and the Upper Middle Rhine Valley
Source: Felix Koenig (Wikipedia).

Des petites notes

Aujourd'hui, le retour au travail. Je me suis levé très tôt et j'ai pedalé vers le centre-ville. Une amie qui a voyagé aux Pays-Bas m'a donné un petit sabot comme souvenir.

Le dernier samedi, nous avons fait une excellente promenade à vélo. Nous sommes allés du centre-ville de Gravatá vers la Cascade des Palmiers, aller-retour 40 km.

Aujourd'hui, j'ai déjeuné dans le lieu d'habitude. Quelle mauvaise nourriture! Je vais changer le lieu du déjeuner vite!

sexta-feira, 22 de maio de 2015

Le travail c'est la santé - Henri Salvador


Après environs trente jours de congé, je vais retourner au travail le lundi prochain. Ça me rappelle la drôle chanson d'Henri Salvador, "Le travail c'est la santé".

Le travail c'est la santé
Rien faire c'est la conserver
Les prisonniers du boulot
N'font pas de vieux os.

Ces gens qui cour’nt au grand galop
En auto, métro ou vélo
Vont-ils voir un film rigolo ?
Mais non, ils vont à leur boulot

Le travail c'est la santé
Rien faire c'est la conserver
Les prisonniers du boulot
N'font pas de vieux os.

Ils boss’nt onze mois pour les vacances
Et sont crevés quand elles commencent
Un mois plus tard, ils sont costauds
Mais faut reprendre le boulot

Dire qu'il y a des gens en pagaille
Qui courent sans cesse après le travail
Moi le travail me court après
Il n'est pas près de m'rattraper.

Maint'nant dans le plus p'tit village
Les gens travaillent comme des sauvages
Pour se payer tout le confort
Quand ils l'ont tout, ils sont morts.

quarta-feira, 20 de maio de 2015

C'est seulement le début!

J'ai commencé aujourd'hui a fêter mon anniversaire! C'est toujours comme ça: j'ai des petits rendez-vous avec quelques amis, parce que je n'aime pas des "grandes fêtes". Et je suis allée au Escalante's Tex-Mex: très proche de chez toi! J'ai beaucoup aime - et j'ai beaucoup mangé aussi! - et je dois admettre: je suis ivre. Mais, Baudelaire a dit:

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. 
 
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
 
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

[Charles Baudelaire. Le Spleen de Paris. XXXIII].

Queso Fundido + Nachos Mexicains + Mojitos! Dé-li-cieux!

Janire et Mikel

Je vous présente mes amis du Warmshowers, Janire et Mikel. Ils sont un couple de cyclotouristes espagnols, d'origine basque: Janire est de Gernika et Mikel est de Durango. Il y a deux ans, ils sont parti de New York, aux États-Unis, pour une longue promenade à vélo. Ils ont commencé aux États-Unis, évidemment et ils sont passé pour le Canada, le Mexique, toute l'Amérique Central, le Colombie, la Venezuela et maintenant, ils sont au Brésil.

À Recife, ils étaient chez moi quelques jours. Le dimanche dernier, ils ont continué leur voyage vers le Sud du pays et de l'Amérique.

terça-feira, 19 de maio de 2015

Une date importante

Aujourd'hui ça fait 6 moins que nous avons commencé ce blog. Santé! :)

Concha y Toro Gran Reserva.

segunda-feira, 18 de maio de 2015

Marcel Proust - paragraphe (2)

À mon avis, ce tronçon est très bonne...

...
Ma mère ne parut pas très satisfaite que mon père ne songeât plus pour moi à la "carrière". Je crois que soucieuse avant tout qu'une règle d'existence disciplinât les caprices de mes nerfs, ce qu'elle regrettait, c'était moins de me voir renoncer à la diplomatie que m'adonner à la littérature. "Mais laisse donc, s'écria mon père, il faut avant tout prendre du plaisir à ce qu'on fait. Or, il n'est plus un enfant. Il sait bien maintenant ce qu'il aime, il est peu probable qu'il change, et il est capable de se rendre compte de ce qui le rendra heureux dans l'existence." En attendant que grâce à la liberté qu'elles m'octroyaient, je fusse, ou non, heureux dans l'existence, les paroles de mon père me firent ce soir-là bien de la peine. De tout temps ses gentillesses imprévues m'avaient, quand elles se produisaient, donné une telle envie d'embrasser au-dessus de sa barbe ses joues colorées que si je n'y cédais pas, c'était seulement par peur de lui déplaire. Aujourd'hui, comme un auteur s'effraye de voir ses propres rêveries qui lui paraissent sans grande valeur parce qu'il ne les sépare pas de lui-même, obliger un éditeur à choisir un papier, à employer des caractères peut-être trop beaux pour elles, je me demandais si mon désir d'écrire était quelque chose d'assez important pour que mon père dépensât à cause de cela tant de bonté. Mais surtout en parlant de mes goûts qui ne changeraient plus, de ce qui était destiné à rendre mon existence heureuse, il insinuait en moi deux terribles soupçons. Le premier c'était que (alors que chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin) mon existence était déjà commencée, bien plus, que ce qui allait en suivre ne serait pas très différent de ce qui avait précédé. Le second soupçon, qui n'était à vrai dire qu'une autre forme du premier, c'est que je n'étais pas situé en dehors du Temps, mais soumis à ses lois, tout comme ces personnages de roman qui, à cause de cela, me jetaient dans une telle tristesse, quand je lisais leur vie, à Combray, au fond de ma guérite d'osier. Théoriquement on sait que la terre tourne, mais en fait on ne s'en aperçoit pas, le sol sur lequel on marche semble ne pas bouger et on vit tranquille. Il en est ainsi du Temps dans la vie. Et pour rendre sa fuite sensible, les romanciers sont obligés, en accélérant follement les battements de l'aiguille, de faire franchir au lecteur dix, vingt, trente ans, en deux minutes. Au haut d'une page on a quitté un amant plein d'espoir, au bas de la suivante on le retrouve octogénaire, accomplissant péniblement dans le préau d'un hospice sa promenade quotidienne, répondant à peine aux paroles qu'on lui adresse, ayant oublié le passé. En disant de moi: "Ce n'est plus un enfant, ses goûts ne changeront plus, etc.", mon père venait tout d'un coup de me faire apparaître à moi-même dans le Temps, et me causait le même genre de tristesse, que si j'avais été non pas encore l'hospitalisé ramolli, mais ces héros dont l'auteur, sur un ton indifférent qui est particulièrement cruel, nous dit à la fin d'un livre: "il quitte de moins en moins la campagne. Il a fini par s'y fixer définitivement, etc."

sexta-feira, 8 de maio de 2015

Paragraphe

"Et il y un jour aussi où elle me dit: "Vous savez, vous pouvez m'appeller Gilberte, en tous cas moi, je vous appellerai pour votre nom de baptême. C'est trop gênant." Pourtant elle continua encore un moment à se contenter de me dire "vous" et comme je lui faisais remarquer, elle sourit, et composant, construisant une phrase comme celles qui dans le grammaires étrangères n'ont d'autre but que de nous faire employer un mot nouveau, elle la termina par mon petit nom. E me souvenant plus tard de ce que j'avais senti alors, j'y ai démêlé l'impression d'avoir été tenu un instant dans sa bouche, moi-même, nu, sans plus aucunes des modalités sociales qui appartenait aussi, soit à ses autres camarades, soit, quand elle disait mon nom de famille, à mes parents, et dont ses lèvres - en l'effort qu'elle faisait, un peu comme son père, pour articuler les mots qu'elle voulait mettre en valeur - eurent l'air de me dépouiller, de me dévêtir, comme de sa peau un fruit dont on ne peu avaler que la pulpe, tandis que son regard, se mettant au même degré nouveau d'intimité que prenait sa parole, m'atteignait aussi plus directement, non sans témoigner la conscience, le plaisir et jusque la gratitude qu'il en avait, en se faisant accompagner d'un sourire."

Marcel Proust - À la recherche du temps perdu.

Un enfant et son vélo

Cette ancienne image a eté fait en 1911. Je l'ai trouvé dans le livre "O Retrato e o Tempo" (L'image et le temps) qui a été edité par la Fondation Joaquim Nabuco. Cet immense livre rassaemble une collection de photos de la période 1840-1920.


quinta-feira, 7 de maio de 2015

Au milieu

La Mairie de la ville de São Paulo - dans le Sud-Est du pays - a fait une piste cyclable au milieu d'une avenue de circulation très lourde. Je n'utiliserais jamais une telle piste! Cliquez ici pour voir la nouvelle.


René Char

L'imagination consiste à expulser de la réalité plusieurs personnes incomplètes pour, mettant à contribution les puissances magiques et subversives du désir, obtenir leur retour sous la forme d'une présence entièrement satisfaisante. C'est alors l'inextinguible réel incréé.

René Char | Fureur et Mystère. [1962]

terça-feira, 5 de maio de 2015

L’emmurée de la Rue Neuve

L'histoire de L’emmurée de la Rue Neuve n’est-ce pas seulement une légende urbaine de Recife, mais aussi un livre de Carneiro Vilela, un écrivain pernamboucain. Ce feuilleton a été publié dans le “Jornal Pequeno”, tous les jours, de 1909 à 1912.

Le résumé de l’intrigue: Jaime Favais, un riche – rude et vengeur – commerçant, propriétaire de une boutique au rez-de-chaussée d’un sobrado dans la Rue Neuve, découvre que sa fille Clotilde est enceinte de Leandro, un fripon. Et, pour aggraver la situation, il a découvert aussi que Leandro était amant de son épouse, Josefina.

Jaime ordonne de tuer Leandro et, à cause de cela, Josefina est devenue folle. Jaime essaie de marier Clotilde avec son neveu, João, qui travail avec lui. Mais João refuse la proposition. C’est en ce moment là que se produit la terrible punition: il lui attache les mains avec une corde, il lui couvre avec un drap et il lui mettre dans la toilette du sobrado. Un malfaiteur aide Jaime en obligeant un maçon à fermer aux briques la porte de la toilette. 

Après tout cela, Jaime s’enfuit au Portugal et il reste là pendant trois ans. Au cours de cette période, Josefina est morte. Donc, Jaime rentre à Recife et il va habiter au étage supérieur de l’ancien sobrado. Là, il est tourmenté par gémissements éthérés et pour la vision de la “figure blanche et vaporeuse de sa fille”, selon Carneiro Vilela. 

Jusqu’à présent, certains assurent avoir vu cette apparition. Dans l’endroit ont arrivés des phénomènes bizarres [le petit-fils de l’auteur dit que le bâtiment serait le número 200]: les meubles qui bougent tout seul, des frappés derrière les murs, des demandes de secours, des pleurs angoissés, etc.

On ne sait pas la quantité de faits réels que Carneiro Vilela a utilisé pour écrire son livre. Pourtant, il y a des racontes sur des squelettes trouvés derrière des faux murs des sobrados et des vielles maisons de Recife. On ne peut pas savoir si ces gens étaient encore vivant ou s’il serait le cas d’occultation de cadavres. On suppose que ces corps appartenait aux esclaves ou aux membres de la famille touchés par des maladies stigmatisées par la societé: la maladie de Hansen ou la santé mentale, par exemple.

De toute façon, l’halo de mystère ne s’est pas dissipé et l’intérêt demeure encore: le roman de Carneiro Vilela a reçu une nouvelle edition l’année dernière (2014) [les ventes ont été superbes malgré les 518 pages]; une série télévisée a été basé sur le livre, il s’appelle “Amores Roubados”; et il y a aussi une pièce de théâtre très amusante qui parodie la trame, “O Amor de Clotilde por um certo Leonardo Dantas”.

La nouvelle edition du livre

La série télévisée
La pièce de théâtre

segunda-feira, 4 de maio de 2015

Le week-end-férié-anniversaire

Salut, Paulo!

Bien, nous parlons toujours des jours fériés ici sur le blog, tu as apperçu ça? C'est un déjà vu permanent! 

Bien, malgré la fête du travail le vendredi dernier, j'ai travaillé le samedi matin quand même. L'après-midi je suis rentrée chez moi et j'ai dormi sur le canapé. Le soir deux amis m'ont invité à aller au Alto da Sé: je n'ai pas bu beaucoup de caipiroska, mais elle était très forte! Et il y avait quelques temps que je ne buvais rien: de toute façon, en dépit du monde qui tounait un tout petit peu, j'ai réussi rentré chez moi en marchant en ligne droite! hahaha

Hier, je n'ai pas fait du vélo: j'avais quelques choses à résoudre sur l'Internet et, le matin, c'est la seule heure où il n'y a personne dans la maison. Après, je suis allée déjeuner chez ma grand-mère: c'était son anniversaire, et tous mes tantes [et un oncle] et mes cousines [et un cousin] étaient là. Et, comme d'habitude, il y avait de nourriture en abondance: feijoada, escondidinho de bacalhau, strogonoff de frango, fava. Pour le dessert, un gâteau aux pruneaux. C'était bon!

Et aujourd'hui... toute la routine a recommencé.

Caza da Lua


Un vin portugais que j'ai bu ce week-end.